2-3 ans

Les périodes sensibles

Au cours du développement de l’enfant, se succèdent des périodes particulières appelées « périodes sensibles ». Au cours de chacune de ces périodes, l’enfant est doté d’une énergie spécifique qui l’aide à acquérir certains caractères indispensables pour construire sa personnalité et son humanité. Les périodes sensibles de la marche et du langage sont les plus spectaculaires mais il y en a beaucoup d’autres que Maria Montessori a étudiées. On nomme de la naissance à 6 ans environ, 6 périodes sensibles :

  • la période sensible du langage
  • la période sensible de la coordination des mouvements
  • la période sensible de l’ordre
  • la période sensible du raffinement des sens
  • la période sensible du comportement social
  • la période sensible des petits objets

Une fois le but atteint, la sensibilité disparaît et laisse place à une autre. Il est très important de remarquer que ces périodes sont hors de maîtrise de l’adulte et qu’il est donc nécessaire de les reconnaître. Mais sans les devancer. Cela permet d’exploiter au mieux cette période et de laisser l’enfant se nourrir de ses découvertes. L’intense activité lors d’une période n’engendre pas de fatigue, l’enfant se sent plus fort, plus calme puisqu’il se crée lui-même. Une fois les périodes sensibles passées, il est toujours possible à l’enfant d’acquérir les compétences, mais l’apprentissage sera plus long, plus difficile.

 

Respecter le rythme de développement de chacun

La proposition qui est faite à l’enfant depuis sa naissance est de se construire lui-même. Cette construction entre dans la phase finale entre 2 et 3 ans car l’enfant se détache de sa mère  pour devenir un être  à part entière. Il était capable depuis longtemps de saisir le sens mais depuis peu, il est capable de l’exprimer, de choisir, de collaborer et de mener des réflexions simples avec des liens de cause à effet.

La singularité de chaque enfant, provoque une inégalité quant à l’intégration des nouveaux éléments dans son environnement. C’est pour cela que la souplesse et le respect du rythme de chaque enfant est important afin d’apporter à chacun ce dont il a besoin pour se construire. Tel que du sommeil, du temps d’observation, d’activité etc… De même, les acquisitions se font au rythme de l’enfant et l’adulte s’adapte à celui-ci.

 

L’adaptation à l’environnement

L’enfant entrant à l’école se confronte à un nouveau changement dans sa vie. Malgré qu’il ait déjà dû s’adapter à de nombreuses reprises à des changements durant son existence. L’entrée à l’école est une nouvelle étape, elle bouleverse son rythme et ses habitudes. Comme l’adulte, le changement provoque chez l’enfant, un sentiment d’insécurité et une peur de l’inconnu. C’est pour cela que l’école met en place une période de familiarisation, puisqu’elle permettra à l’enfant de prendre ses repères et d’appréhender ce nouveau milieu. Afin d’accompagner davantage l’enfant, EMMI91 recommande aux parents de verbaliser et de reconnaître les différents ressentis de l’enfant. Il existe de nombreux supports sur lesquels l’équipe pédagogique s’appuie et qui peuvent être utilisés au sein des familles. C’est par ce procédé, qu’au fur et à mesure, l’enfant développera sa capacité d’adaptation.

 

Le mouvement volontaire

Les matériels sont présentés individuellement à chaque enfant en fonction de ses périodes sensibles et des notions qu’il a déjà acquises. En dehors de ce moment de présentation par l’éducatrice, l’enfant est invité à se diriger vers l’activité qui l’attire et à utiliser le matériel autant de fois qu’il le désire, sur le temps qu’il souhaite. Une infinité d’exercices et de variantes peuvent être expérimentés. La seule contrainte est de respecter la spécificité du matériel et la manière dont il doit être manipulé. Ainsi l’enfant apprend le sens des actions et des objets qui lui sont montrés. Si l’enfant se désintéresse de l’activité, il est déduit par l’éducateur que celui-ci n’est pas adapté, soit parce que celle-ci est déjà acquise, soit parce que celle-ci est trop complexe, soit parce que celle-ci ne correspond pas à ses besoins. Puisque l’enfant se tourne naturellement vers ce qui suscite en lui une curiosité.

 

La discipline et la liberté

L’enfant entre 2 et 3 ans, est sur le chemin de la socialisation. La liberté de mouvement qui lui est offerte est une invitation à mieux connaître son corps, ses limites et ses capacités. Cette liberté a pour but l’intégration des règles de vie sociale. Un petit nombre d’enfants est donc propice pour que l’enfant se développe autour de ce travail de connaissance de soi et de respect de l’autre, en toute sécurité physique et psychique. Les enfants apprennent alors à différencier ce qui leur appartient corporellement et ce qui appartient à son pair. Cet apprentissage passe par l’apprentissage de l’usage des objets qui les entourent, ils apprennent aussi à respecter la personne qui l’utilise et à attendre le moment où ils pourront faire l’activité.

 

En grandissant au sein de ce groupe, l’enfant devient peu à peu capable de distinguer ce qui est socialement admis et de ce qui ne l’ai pas. Enfin, de façon concrète, l’enfant mène son activité comme il le peut et apprend à assumer la conséquence de ses actes, sans aucun jugement de la part de l’adulte. Par exemple, au sein de l’école, si l’enfant renverse son verre, il pourra éponger sans que l’éducatrice ne lui reproche sa maladresse. Il sera aidé afin de corriger son erreur dans la mesure de ce qu’il peut faire.

« Le devoir de l’éducatrice est de les empêcher de confondre sagesse avec immobilité et turbulence avec activité. »

 

 

La richesse de l’environnement permet de répondre aux besoins de l’enfant :

  • Les activités de coordination œil main de type

– puzzle

– enfilage…

  • les activités de motricité fine
  • les activité du développement de la logique.

La souplesse du poignet, la légèreté de la main et le contrôle de la préhension sont les premiers accès à l’écriture. Le développement de l’intelligence passe aussi par la bonne maîtrise de ses mains et de son corps.

  • Les activités autours des objets de la vie courante

– prendre soin de sa personne (habillage, lavage de main, etc…) et aux besoins d’ordre de son

– prendre soin de son environnement (essuyer la table, balayer, ranger etc…)

la répétition des gestes de la vie quotidienne développent  l’autonomie et répond aux besoins comme mettre la table où se servir un verre d’eau.

« Enseigner à un enfant à manger, à se laver, à s’habiller, c’est un travail bien plus long, bien plus difficile qui nécessite bien plus de pertinence que de le nourrir, le laver et l’habiller. »

Cette organisation et ce déroulement dans les étapes de travail, le prépare à la rigueur nécessaire aux sciences et aux mathématiques.

  • Les activités du langage

Il est présent dans tous les moments du quotidien. L’usage des livres permet, avec ou sans texte, d’aborder le langage par l’imaginaire et enrichit le vocabulaire de l’enfant. Il permet aussi à l’enfant de mettre des mots sur ce qu’il vit.

  • La musique

Une activité qui incite l’enfant à l’écoute par le rythme, la variété des sons et la manipulation des instruments. Quant aux activités artistiques, elles permettent d’extérioriser ce que l’enfant ne peut pas dire verbalement.